Combien, combien de fois, au soir sous la nuit brune
Clovis Hesteau De Nuysement
Combien, combien de fois, au soir sous la nuit brune,
Errant comme un taureau par amour furieux,
Ai-je maudit le sort, la nature et les dieux,
Le ciel, l'air, l'eau, la terre et Phébus et la Lune !
Combien, combien de fois, d'une fuite importune,
De soupirs embrasés ai-je éventé les cieux,
Et d'un double torrent ruisselé de mes yeux
Ai-je fait un séjour à quelque autre Neptune !
Combien ai-je invoqué, par les ombreux détours
Des bois remplis d'effroi, la mort à mon secours,
Et souhaité me voir Prométhée ou Protée !
Mais hélas maintenant - dont je suis en fureur -
Je suis plus malheureux, connaissant mon erreur,
Que ne furent jamais Protée et Prométhée !
Clovis Hesteau De Nuysement