La puissance de l'amour
Jacques Gohorry
L'âge d'or précieux
Délaissant la terre ronde,
Saturne, chassé des cieux,
Laissa l'empire du monde.
Et lors ses trois fils, pervers,
Avançant leur héritage,
Départirent l'univers
Chacun selon son partage.
Jupiter eut par hasard
Le ciel tournoyant la terre,
Et fortifia sa part
Des foudres et du tonnerre.
Neptune fut président
Des mers pleines de naufrages,
Et s'arma d'un fort trident
De tempêtes et d'orages.
A Pluton, le sort donna
L'enfer plein de félonies,
Lequel il environna
D'eaux noires et de furies.
Il semblait qu'à Cupidon
La terre fut réservée
Mais, non content de ce don,
Il prit tout gai sa volée
Et vint, au milieu des cieux,
A Jupiter mener guerre,
De son feu domptant les feux
Des foudres et du tonnerre.
De là, vers le président
Des mers vint ce dieu volage,
Et fit ardre son trident
Sa tempête et son orage.
Puis, ès enfers ténébreux
Il vint élancer ses flammes,
Malgré tout le peuple ombreux,
Mâtant le fier roi des âmes.
Ainsi tu peux enflammer,
Amour, de tes. étincelles,
Le ciel, l'enfer et la mer,
Et les choses plus rebelles.
Donc, à bon droit, nous humains,
Adorerons ta puissance,
Vu que les dieux souverains
Te rendent obéissance.
Jacques Gohorry