Nuitamment
Jules Laforgue



O Lune, coule dans mes veines
Et que je me soutienne à peine,

Et croie t'aplatir sur mon cœur !
Mais, elle est pâle à faire peur !

Et montre par son teint, sa mise,
Combien elle en a vu de grises !

Et ramène, se sentant mal,
Son cachemire sidéral,

Errante Delos, nécropole,
Je veux que tu fasses école ;

Je te promets en ex-voto
Les Putiphars de mes manteaux !

Et tiens, adieu ; je rentre en ville
Mettre en train deux ou trois idylles,

En m'annonçant par un Péan
D'épithalame à ton Néant.


  


Commentez ce poème