Quelle horreur, quel effroi, quel brouillard, quelle nuit
Isaac Habert



Quelle horreur, quel effroi, quel brouillard, quelle nuit,
S'amasse sur ce lieu privé de la lumière !
L'air s'est noirci partout, ô ma douce guerrière,
Depuis que ton bel oeil ici plus ne reluit.

Le Soleil amoureux de ta beauté te suit,
Les Grâces, les Amours, ne te laissent derrière,
Amour qui tient mon âme en tes yeux prisonnière
Appelle à soi mon coeur, qui le suivant me fuit.

Pour ton départ les bois ont séché leur feuillage,
Les oiseaux ont cessé de regret leur ramage,
Ces prés ont effacé leurs plus belles couleurs,

Les Nymphes de ces champs ont pleuré ton absence,
Moi, sans âme et sans coeur, animé de douleurs,
Je pleure ton départ, père de ma souffrance.


  


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