Poèmes de Etienne de La Boetie (47) Ô coeur léger, ô courage mal seur Ô l'ai je dict ? helas ! l'ai je songé ? Ô qui a jamais veu une barquette telle Ô vous, maudits sonnets, vous qui printes l'audace Ô, entre tes beautez, que ta constance est belle Amour, lors que premier ma franchise fut morte Au milieu des chaleurs de Juillet l'alteré C'est Amour, c'est Amour, c'est luy seul, je le sens C'est faict, mon coeur, quitons la liberté C'estoit alors, quand, les chaleurs passees Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree Ce n'est pas moy que l'on abuse ainsi Ce sont tes yeux tranchans qui me font le courage Elle est malaade, helas ! que faut-il que je face Enfant aveugle, nain, qui n'as autre prouësse Helas ! combien de jours, helas ! combien de nuicts Jà reluisoit la benoiste journee J'allois seul remaschant mes angoisses passes J'ay fait preuve des deux, meshuy je le puis dire J'ay tant vescu, chetif, en ma langueur J'ay un Livre Thuscan, dont la tranche est garnie J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa face claire J'estois prest d'encourir pour jamais quelque blasme Je ne croiray jamais que de Venus sortisse Je publiëray ce bel esprit qu'elle a Je veux qu'on sçache au vray comme elle estoit armee Je voy bien, ma Dourdouigne, encor humble tu vas L'un chante les amours de la trop belle Hélène Lors que lasse est de me lasser ma peine Maint homme qui m'entend, lors qu'ainsi je la vante Où qu'aille le Soleil, il ne voit terre aucune Ores je te veux faire un solennel serment Ou soit lors que le jour le beau Soleil nous donne Pardon, Amour, Pardon : ô seigneur, je te voüe Puis qu'ainsi sont mes dures destinees Quand celle j'oy parler qui pare nostre France Quand j'ose voir Madame, Amour guerre me livre Quand tes yeux conquerans estonné je regarde Quand viendra ce jour là, que ton nom au vray passe Quoy ? qu'est ce ? ô vans, ô nuës, ô l'orage ! Reproche moy maintenant, je le veux Si contre Amour je n'ay autre deffence Si ma raison en moy s'est peu remettre Si onc j'eus droit, or j'en ay de me plaindre Toy qui oys mes souspirs, ne me sois rigoureux Tu m'as rendu la veuë, Amour, je le confesse Un Lundy fut le jour de la grande journee