Poèmes de etienne jodelle (29) Ô Toy qui as et pour mere et pour pere Ô traistres vers, trop traistre contre moy A sa Muse Amour vomit sur moy sa fureur et sa rage Combien de fois mes vers ont-ils doré Comme un qui s'est perdu dans la forest profonde Dès que ce Dieu soubs qui la lourde masse De quel soleil, Diane, empruntes-tu tes traits Des astres, des forêts, et d'Achéron l'honneur Des trois sortes d'aimer la première exprimée En quelle nuit, de ma lance d'ivoire En tous maux que peut faire un amoureux orage Encor que toi, Diane, à Diane tu sois J'aime le verd laurier, dont l'hyver ny la glace Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire Je me trouve et me pers, je m'asseure et m'effroye Je meure si jamais j'adore plus tes yeux Je vivois mais je meurs, et mon cour gouverneur Mesme effect qu'ont les vents enclos dessous la terre Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée Ou soit que la clairté du soleil radieux Par quel sort, par quel art, pourrois-je à ton coeur rendre Passant dernierement des Alpes au travers Plutôt la mort me vienne dévorer Quand ton nom je veux faire aux effets rencontrer Quel tourment, quelle ardeur, quelle horreur, quel orage Quelque lieu, quelque amour, quelque loi qui t'absente Si quelqu'un veut savoir qui me lie et enflamme Vous, ô Dieux, qui à vous presque égalé m'avez